Dans la nuit du jeudi 31 juillet au vendredi 1er août 2025, deux personnes, présentées comme présumés voleurs, ont été appréhendées puis brûlées vives par la population dans le quartier Ciriri, commune de Bagira, à Bukavu.
Ces faits interviennent dans un contexte d’insécurité croissante qui touche plusieurs zones de la province. Aucune enquête n’a encore permis d’établir la culpabilité des victimes ou d’identifier les auteurs de cette exécution extrajudiciaire.
La nuit précédente, trois autres présumés voleurs ont également été brûlés dans le groupement de Mumosho, village de Mandwe sous-village de Kabanda.
Au total, dix personnes ont péri en l’espace d’une semaine dans des cas similaires dans différents groupements du territoire de Kabare, où la population, en colère, lynche et brûle des présumés voleurs soupçonnés de perturber la paix.
Deux cas ont été signalés dans le groupement de Bugorhe, deux dans celui de Miti, et un dans le groupement de Luhihi.
La société civile dénonce ces actes et appelle la population à privilégier la dénonciation aux autorités compétentes plutôt que la justice populaire, qui expose même des innocents à des violences extrêmes.
« Ces actes de justice populaire ne sont pas une solution. Ils fragilisent la cohésion sociale et aggravent l’insécurité. Nous invitons la population à collaborer avec les services compétents pour ramener la paix et la justice », a déclaré MULINDANGABO NTOLE Justin, président de la société civile sous-noyau de Bugorhe, territoire de Kabare.
Depuis plus de cinq mois, la justice populaire s’est intensifiée dans plusieurs entités du Sud-Kivu, en raison notamment de l’absence d’un appareil judiciaire fonctionnel et de la fermeture des prisons à travers la province.
Par Omeur Mudekereza