De nouveaux mouvements des populations fuyant les affrontements entre les éléments Wazalendo et ceux de l’AFC/M23 sont signalés depuis dimanche dernier sur la partie littoral du Lac-Kivu dans le territoire de Kalehe.
Des sources sur place parlent des combats rudes qui ont éclaté dans la soirée de dimanche 6 et lundi 7 avril entre les éléments Wazalendo et ceux de l’AFC/M23 dans les hauts plateaux précisément vers les villages de Bushaku 1 et 2 en territoire de Kalehe mais aussi vers Kasheke, un village de Kalehe voisin à celui de Kabamba dans le groupement d’Irhambi-Katana en territoire de Kabare.
Un responsable d’une école primaire dans le village de Bushaku indique que tirs à l’arme lourde ont été entendus toute la soirée de dimanche avant de reprendre avec une forte intensité le lundi dernier, provoquant des mouvements intenses des populations.
Alors que les habitants étaient déjà en train de retourner de manière progressive, des centaines d’entre eux ont été à nouveau obligés de fuir leur ménages. La plupart d’entre eux se sont rendus vers les villages du littoral notamment Kamaziha, Bulanga et Muhobera.
L’arrivée massive de ces déplacés dans ces entités d’accueil provoque également une forte panique au sein de la population locale qui, à son tour, est en train de prendre des dispositions pour aller se mettre à l’abri en cas d’éventuelles attaques.
Des témoins indiquent avoir aperçus des éléments se réclamant Wazalendo qui ont débordé jusque sur la Route Nationale Numéro 2 Bukavu-Goma. Ils se seraient installés dans les anciennes positions des FARDC pendant que d’autres prenaient la direction de Kalehe Centre, expliquent des habitants sur place.
En plus des affrontements à Bushaku 1 et 2, l’on rapporte également des combats dans le village Nyawaronga, Nyamugari et Kairenge.
Vers 10h30 de ce mardi 8 avril 2025, des colonnes des militaires de l’AFC/M23 ont été aperçus en provenance de Kavumu et Bukavu. Lourdement armés, ces militaires prenaient la direction de Kabamba-Kalehe visiblement pour contrer cette attaque, nous rapportent des habitants du centre commercial d’Irhambi-Katana et d’autres vivant le long de la route nationale numéro 2.
Entre temps, dans les villages de Kabushwa, Mabingu et Kahungu, trois villages voisins du PNKB dans le groupement d’Irhambi-Katana, la situation est toujours inquiétante, indiquent des sources au sein des structures de défense des droits humains de la place.
Depuis l’avancée des troupes de l’AFC/M23, ces villages sont restés sous contrôle des groupes armés qui y font des incursions nocturnes opérant sans être inquiétés dans les ménages y semant terreur et désolation.
L’on rapporte également des viols des jeunes filles et des femmes par des éléments armés ou alors des relations forcées, d’où l’appel à plus de sécurité pour la population.
Par Etienne Mulindwa