Plusieurs cas d’assassinats sont actuellement enregistrés dans la province du Sud-Kivu et plusieurs d’entre eux sont ceux commis par des militaires FARDC et/ou des éléments de la police nationale congolaise.
Depuis le début de l’année 2021, une dizaine de cas ont été enregistrés. Les territoires de Fizi et d’Uvira viennent en têtes suivis de la ville de Bukavu et du territoire de Kalehe.
A Uvira, dans la soirée du dimanche 16 mai, un militaire FARDC a tué un jeune d’environ 18 ans à Kiliba. Dans la nuit du mercredi au jeudi 13 mai 2021, un jeune défenseur judiciaire près le Tribunal de Grande Instance d’Uvira a été tué par un officier supérieur des Forces armées.
Pour le mois d’avril, le Réseau Local de Protection des Civils (RLPC) a monitoré 14 personnes tuées dans les territoires de Fizi et Uvira. Ici, selon le rapport du RLPC publié au Mois d’avril 2021, les éléments FARDC sont parmi les auteurs de ces cas d’assassinats.
Deux cas similaires ont été signalés à Lusenda dans le territoire de Fizi. En effet, le 10 mars, un militaire en état d’ivresse a tiré à bout portant sur deux personnes. Juste un jour après soit le 11 mars toujours Lusenda, un commandant FARDC a été lâchement abattu par son compagnon d’armes, à en croire des sources sur place.
Au mois d’avril toujours, deux bergers ont été assassinés par des Forces Armées de la RDC après les avoir confondus aux malfrats. Selon nos sources, c’était pendant que ces bergers poursuivaient les maimai ayant volé leurs vaches.
Toujours dans la partie sud de la province du Sud-Kivu, le 5 février, un militaire FARDC a tiré sur plusieurs personnes et deux personnes ont été grièvement blessées pendant qu’un peu plus tôt soit le 31 janvier, un homme est tué par un élément FARDC à Alongwe dans le secteur de Mutambala en territoire de Fizi.
Bien plus mais cette fois-ci dans le territoire de Kabare et dans la matinée du 19 février 2021, un homme répondant au nom de Mushamuka Machumu, père de 9 enfants est assassiné à 10h par un policier dans le village de Cibingu en groupement de Cirunga.
Selon la société civile de Kabare, tout commence lorsque les policiers sont venus arrêter la victime à son lieu de travail dans une carrière des pierres au motif qu’elle aurait une dette non payée depuis un moment. Alors que Mushamuka Machumu fuyait, la police a tiré sur lui et ce dernier a rendu l’âme.
A Bukavu, des policiers sont plus pointés du doigt. En dehors des tracasseries policières et militaires signalés dans plusieurs coins de la ville de Bukavu depuis le début de l’année, des policiers sont cités également dans des cas d’assassinat. Le dernier cas date du 3 mai, avec un jeune garçon qui a été tué par un policier au quartier Nkafu dans la commune de Kadutu.
L’autre cas est celui d’une jeune fille tuée vers la Bralima dans la commune de Kadutu suite à une bagarre entre un policier et un détenu au cachot de la police.
Parlant des violences sexuelle, il est à noter que 15 militaires et policiers ont été condamnés pour viol à Sange dans le territoire d’Uvira le jeudi 4 mars des peines allant jusqu’à 10 ans de servitude pénale principale par la cour militaire du Sud-Kivu.
Face à tous ces cas d’assassinat, des observateurs et acteurs de la société civile appellent les autorités à prendre des mesures pour éviter que ceux-là qui sont censés protéger les habitants soient les premiers à en être les bourreaux.
Thierry M. RUKATA