Une pétition signée par environs sept députés provinciaux visant la destitution de tous les membres du bureau permanent de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu a été déposée depuis mardi 9 juin 2020 au bureau de l’organe délibérant.
D’après des sources à l’Assemblée Provinciale, les signataires accusent à travers cette pétition, le bureau dirigé par le Pasteur Zacharie Lwamirha de plusieurs griefs.
C’est notamment l’opacité dans la gestion financière de l’Assemblée Provinciale, la légèreté dans le traitement des initiatives de contrôle initiées par les députés provinciaux ainsi que la lenteur et la lourdeur dans l’administration.
Des membres de l’UNC contre la volonté de leur parti ont signé
Parmi les signataires, notent les mêmes sources, il y aurait trois membres de l’Union pour la Nation Congolaise UNC, parti cher à Vital Kamerhe pourtant représenté dans le même bureau par son vice-président Norbert Yabe Ntayitunda.
Outre le fait que leur parti est représenté au bureau de l’Assemblée Provinciale, la présence des membres de l’UNC sur la liste des signataires de cette pétition inquiète plus d’un observateur à un deuxième niveau.
Il s’agit du fait qu’actuellement les efforts de presque tous les leaders d’opinions restent concentrés sur l’examen des voies et moyens qui pourraient permettre à leur leader recouvre sa liberté et puisse définitivement s’en sortir face à la justice.
Pendant que nombreux s’interrogent sur le silence de ces cadres de l’UNC face à la situation que traverse Vital Kamerhe, un nouveau questionnement émerge sur la vraie intention cachée derrière ladite pétition.
Nombreux croient savoir que ces députés membres de l’UNC signataires seraient en train de montrer au grand jour leur désintérêt face à leur parti politique surtout que certains d’entre eux ont même été candidats au poste du bureau définitif de l’Assemblée provinciale en 2019 en ignorant même la position du parti.
Bien plus, d’autres acteurs sociaux et politiques de la province du Sud-Kivu croient que cette initiative est la concrétisation d’un plan savamment monté par des députés qui ont pour la plupart échoué aux élections du bureau définitif en 2019 et qui avaient promis que l’actuel bureau ne ferait pas plus de six mois de règne. Il sied de noter que le plan de déstabilisation de la province reste et les initiateurs n’ont jamais désarmés.
Une pétition inopportune dans le contexte du coronavirus
D’autres commentaires par ailleurs vont dans le sens de qualifier cette initiative d’inopportune au regard du contexte actuel lié à la pandémie du nouveau coronavirus et devrait plutôt être consacrée à autre chose.
En effet, estiment certains analystes, avec la montée exponentielle des cas de COVID-19 au Sud-Kivu, les députés provinciaux devraient plutôt appuyer les organisations de la société civile et les autorités dans la sensibilisation, chacun dans son fief électoral.
Ceci permettrait de réduire le taux de contamination et ainsi permettre la reprise des activités, situation qui allait aussi d’ailleurs leur permettre de reprendre les activités parlementaires suspendues depuis le 30 Mars, début de la session ordinaire de Mars.
Dans le même sens, d’autres croient savoir que ce temps devrait être mis à profit par les députés pour élaborer des édits à soumettre à l’Assemblée Provinciale une fois la mesure portant suspension des activités dans les assemblées provinciales levée.
L’élaboration de ces édits pourrait alors combler le vide déjà enregistré dans la production législative depuis le début de la législature actuelle.
Etienne Mulindwa