Emmener les leaders religieux, les leaders communautaires et autres jeunes influenceurs à adhérer aux mécanismes de prévention et de protection mais aussi à la sensibilité aux questions de genre.
Pour Claudine Kitumaini, directrice administrative de « La Prunelle rdc asbl », cette séance vaut son pesant d’or dans ce moment crucial où la MONUSCO est en plein processus de retrait progressif.
Elle indique que les leaders doivent détenir les capacités nécessaires et développer certaines attitudes positives face au pratiques qui ne favorise pas l’éclosion d’une société inclusive et au sein laquelle les mécanismes de protection et de prévention contre les violences faites à la femme et à la jeune fille ne sont pas promus.
Dans son intervention, …, intervenant du jour et enseignant à l’Université Evangélique en Afrique UEA, a insisté sur certains concepts et certaines pratiques qui doivent attirer l’attention des leaders et influenceurs de la jeunesse lorsqu’ils veulent inverser la tendance.
Il parle notamment de l’utilisation de certains concepts qui peuvent paraitre anodins mais dont la portée est susceptible d’avoir des conséquences sur les droits des femmes et mettre à néant les efforts visant la protection et la prévention.
Il a ainsi attiré l’attention sur les stéréotypes, la masculinité positive, la masculinité toxique et les techniques pour intégrer les normes sociales positives dans la pensée collective des membres de la communauté dans les zones ciblées par le projet.
Dans son allocution, Claudine Kitumaini, directrice administrative de « La Prunelle rdc asbl », a indiqué que la zone étant en conflits et en l’absence de la MONUSCO, il y a des risques d’amplification des violences…
« dans un tel contexte, nous pensons que si les leaders de base, les influenceurs de la jeunesse sont formés sur certaines questions et s’ils sont sensibilisés sur les thématiques comme la sensibilité au genre, à la protection des droits des femmes et des jeunes filles, cela pourrait faire un effet boule de neige ainsi contribuer à diminuer sensiblement les violences faites aux femmes et la jeune fille dans les zones conflictuelles comme les nôtre. Comme la MONUSCO est en train de partir, il faut avoir une jeunesse et des leaders capables de poursuivre sur la même lancée afin de stabiliser nos entités de base particulièrement obtenir des changements positifs sur les questions du genre et des violences ».
En temps de conflits, indique Claudine Kitumaini, les jeunes sont des acteurs clés car ils participent activement aux conflits mais ces mêmes jeunes peuvent agir positivement pour transformer leurs sociétés d’où le choix porté sur cette catégorie pour faire partie des participants.
Pour atteindre plus de résultats, « La Prunelle rdc asbl » veut également travailler sur les normes sociales inclusives. En clair, indique sa coordinatrice, il faut arriver à inverser la tendance sur les normes négatives véhiculées depuis longtemps à travers notamment des coutumes rétrogrades.
« vous savez que nous sommes dans une communauté où des normes négatives et coutumes ont été développées et même défendues pourtant elles excluaient les femmes de plusieurs droits reconnus par les instruments nationaux et internationaux. Alors, nous voulons que les leaders et autres acteurs ici présents dans cette activité comprennent les techniques pour travailler sur ces normes afin d’avoir une société où les hommes et les femmes ont un accès égal, équitable et équilibré aux droits. Nous voulons donc des normes qui jouent en faveur des hommes au même titre que les femmes. Il faut donc que la masculinité positive soit ancrée dans la communauté », a insisté Claudine Kitumaini.

Précisons que cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « Appui à la promotion des droits de la femme et lutte contre les violences liées au genre faites à la femme et à la jeune fille à Bukavu, Uvira, Kalehe, Fizi et Mwenga au Sud-Kivu en RDC ».
Ce projet est exécuté dans la ville de Bukavu, et les territoires de Kalehe, Mwenga et la ville d’Uvira, par le consortium La Prunelle RDC asbl et ARSF à travers le financement de ONUFEMMES.
Ce projet vise essentiellement à contribuer à la continuité de l’approche intégrée des Nations Unies pour la prévention et la réponse aux violences sexuelles liées aux conflits à travers le renforcement de la capacité Provinciale à protéger les droits humains, à rendre la justice et à respecter les obligations internationales en matière de droits de l’homme en impliquant les autorités gouvernementales, les forces de défense et de sécurité, les acteurs judiciaires, les leaders locaux et les réseaux de femmes, afin d’assurer une mise en œuvre soutenue de mécanisme de justice transitionnelle durable et axé sur les victimes.
Par Etienne Mulindwa