C’est depuis bientôt plus de trois mois qu’aucun véhicule n’a quitté Bukavu pour arriver à Kigulube, Isezya ou encore Evary et le marché de Byangama dans le territoire de Shabunda.
Ceci est dû d’un côté à la coupure des ponts à différents endroits entre le centre de Kaniola et celui de Nzibira dans le territoire de Walungu par des combattants Wazalendo qui, par cette action, tentaient de couper tout passage aux engins roulants des troupes de l’AFC/M23 et de l’autre par des combats récurrents dans la zone.
Des transporteurs contactés indiquent pourtant que plusieurs camions en partance pour Kigulube et Isezya sont bloqués au niveau de Kaniola et d’autres en partance pour Bukavu le sont au niveau Kigulube.
Il faut pourtant noter que ces entités sont les principaux endroits à partir desquels quelques commerçants de Shabunda Centre s’approvisionnent en denrées alimentaires de première nécessité en provenance de Bukavu.
Au regard du délabrement avance de la route entre Kigulube et Shabunda centre ne permettant à aucun engin de traverser, des commerçants font une marche à pieds durant plus ou moins 4 jours pour atteindre le marché de Byangama, indique notre source.
C’est à partir de ce marché qu’il est possible de trouver quelques articles comme du sel ou encore du savon qu’il faut transporter au dos ou à la tête pour espérer approvisionner les marchés à Shabunda centre, explique des sources sur place.
Avec l’arrêt de tout trafic entre Bukavu et cette partie du Sud-Kivu, ajoute un transporteur contacté, les activités sont carrément à l’arrêt et le coup des biens ne fait que galoper.
C’est l’exemple d’une tige de savon qui se coute désormais 15.000Fc au même titre qu’un sachet de sel et pire encore pour un Kg de sucre. Avec l’avancée des troupes de l’AFC/M23, explique un acteur de la société civile contacté, une forte psychose règne de déjà à Kigulube.
Quelques habitants auraient commencé à prendre fuite, craignant d’être surpris par des affrontements. Pour des acteurs de la société civile et les transporteurs, il est nécessaire qu’un couloir humanitaire soit ouvert et ainsi permettre de faire parvenir des biens de première nécessité et une assistance aux populations meurtries.
Par Etienne Mulindwa