Les femmes rurales traversent plusieurs difficultés en cette période marquée par des crises à l’Est de la RDC.
Ces femmes, sur qui reposait l’économie de par leurs activités champêtres, sont actuellement dépourvues de tout, suite à la guerre.
Alors que le monde célèbre la Journée de la femme rurale le 15 octobre de chaque année, des milliers de femmes des territoires se trouvent toujours en déplacement, fuyant des atrocités dans l’espoir de trouver un peu d’apaisement.
Si certaines de ces femmes ont fui leurs milieux transformés en champs de bataille, d’autres ayant résisté subissent toutes formes de violences, notamment physiques et psychologiques.
Ces femmes sont interdites d’accéder à leurs champs, certaines sont victimes de viol, et d’autres encore se sont vues séparées des membres de leurs familles tués dans des affrontements depuis l’avènement de cette guerre.
Pour ce qui est de la province du Sud-Kivu par exemple, les femmes des territoires de Kabare, Kalehe et Walungu subissent les violences les plus meurtrières des forces combattantes.
Sur l’ensemble de la province, même l’accès aux soins de santé reste une problématique, tant les structures de santé ont été, pour certaines, pillées, et pour d’autres, font toujours face à un manque criant d’intrants pour leur prise en charge.
Bien plus, le viol est toujours utilisé comme arme de guerre, mais les soins de premier secours manquent, et des centaines de femmes préfèrent vivre avec des traumatismes plutôt que de dénoncer ce dont elles ont été victimes, rapportent plusieurs défenseurs des droits humains.
Dans un contexte de violence généralisée, même les organisations humanitaires qui pouvaient apporter un petit espoir à ces femmes ou les encadrer dans leurs activités champêtres ne peuvent plus travailler, notamment par manque de financement.
Pour Nono Mwavita, coordonnatrice de l’organisation SARCAF (Structure d’Accompagnement et de Renforcement des Capacités d’Auto-promotion de la Femme), il est temps que chacun, selon ses capacités, intervienne en faveur de ces femmes.
Celle-ci appelle les belligérants à toujours protéger les civils, particulièrement les femmes et les enfants, et l’État congolais à tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette guerre et permettre à la femme rurale de recouvrer une vie normale.
Nono Mwavita demande également aux organisations qui encadrent les femmes de ne pas baisser les bras, mais de continuer à faire des plaidoyers pour que la femme rurale soit accompagnée et soutenue dans ses activités.
Par Hélène Bujiriri