Le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu a rendu son jugement ce jeudi dans l’affaire qui concernait les personnes soupçonnées être impliquées dans les cas d’assassinats et vols à mains armées perpétrés entre janvier et juin 2018 dans la ville de Bukavu.
Il s’agit des personnes qui étaient poursuivies notamment dans les assassinats de cambistes en face de la société Kotecha en commune d’Ibanda, l’assassinat d’un cambiste sur avenue Industrielle et un autre vers la place dite Feu vert dans la commune d’Ibanda.
A en croire des sources qui ont participé à l’audience de ce jour, quatre personnes ont été acquittées. Il s’agit de Mr Kalenga Bonane Théoneste, Dr Manga Lupembwe, Mugale Cirhuza Olivier et Fikiri Juhudi David.
Ceux qui ont été condamnés sont le Capitaine Fikiri Ushmalirhwa Ali (un militaire FARDC indiscipliné) à 10 ans de servitude pénale, Byauwamungu Kimberley et Saidi Byani tous à 5 ans.
D’autres prévenus en fuite ont été condamnés par défaut.
Il faut pourtant noter que les personnes relaxées sur le banc même sont considérées comme ayant été à la tête de la bande qui a opéré cette série d’attaques dans la ville de Bukavu.
A croire nos sources, c’est parmi eux qu’il y a le financier du groupe, le transporteur et le chargé de renseignements de la bande ainsi que le planificateur.
Des acteurs de la société civile et d’autres défenseurs des droits humains qui ont joint Radio Maendeleo craignent un regain d’insécurité et notamment des attaques ciblées contre les personnes qui se sont impliquées dans l’arrestation de ces bourreaux.
Ces mêmes acteurs fustigent le fait que le Président du Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu serait déjà en train de rouler dans le véhicule dont s’étaient servis les membres de cette bande pour opérer.
Selon certains agents des services des renseignements, ces personnes auraient été arrêtées pendant qu’ils étaient à bord de ce véhicule.
Joint, l’auditeur Supérieur des FARDC au Sud-Kivu le Colonel Damien Mugimba a dit avoir appris cette nouvelle par personne interposée. Le Directeur de la Prison Centrale de Bukavu pour sa part s’est réservé de tout commentaire.
Pour rappel, la ville de Bukavu a fait face, durant le premier semestre de l’année 2018, à une série d’attaques ciblées contre des personnalités et, en l’occurrence, les changeurs de monnaie.
C’est ce qui a poussé Claude Nyamugabo, alors Gouverneur du Sud-Kivu, de s’impliquer en lançant la campagne dénommée « Tujikinge » (en français : assurons notre propre sécurité).