C’est depuis bientôt trois mois que le groupement de Luhihi dans le territoire de Kabare connaît un afflux massif des populations venant de Bukavu et d’ailleurs pour s’installer dans différentes entités.
Cet afflux est justifié par l’apparition de l’or, depuis novembre et décembre 2024, à un nouvel endroit dans le site minier de Luhihi précisément à l’endroit dit Lomera, environ 5Km de Luhihi Centre.
Des sources de la société civile parlent d’une explosion démographique avec la présence d’une population de plus en plus hétérogène qui s’adonne à différentes activités dans et autour du site récemment découvert.
Pour l’instant, des nouveaux venus ont développé des activités connexes à l’instar des restaurants, maisons de passage et des bars. Certains louent des lopins de terre sur lesquels ils construisent des maisons alors que d’autres louent carrément des maisons prêtes à être habitées.
Avec cet afflux, le coût de la vie devient de plus en plus cher. Une maison qui pouvait être prise en location pour 10 à 20 dollars revient aujourd’hui à 50 dollars voire plus au même titre qu’une couse à moto est passée de 2000 à 5000fc.
De même, une mesure de haricot est passée de 2500 à 4000 voire 5000fc au même titre que des fretins pêchés localement se vendent aujourd’hui à 10.000fc une mesure en et place de 3000 ou 4000fc auparavant.
La population a quadruplé à ce jour et l’essentiel des activités sont actuellement concentrés dans et autour de ce site minier abandonnant ainsi l’agriculture. Un acteur social du milieu nous décrit ici la situation sur le terrain.
Du point de vue sécuritaire, la ruée vers l’or à Luhihi a provoqué des situations difficiles, rapportent nos sources. Durant ces dernières semaines, des attaques d’hommes armés ont été régulièrement enregistrées et se sont soldés par des vols des biens et pillages dans et autour de ce site minier, ajoutent des témoins sur place.
C’est seulement en début de cette semaine qu’une délégation de l’AFC/M23 s’est rendue sur le lieu pour discuter avec les habitants. C’est seulement après que des militaires ont été déployés pour sécuriser l’entité, indiquent nos sources sur place.
Par Étienne Mulindwa