Suite à l’isolement de la ville de Bukavu de la capitale Kinshasa avec la fermeture des aéroports de Goma et Bukavu, les officines pharmaceutiques en province du Sud-Kivu sont en rupture de stocks pour certains médicaments essentiels.
Jadis, l’approvisionnement en médicaments se faisait à Kinshasa où sont basées plusieurs firmes pharmaceutiques, mais aujourd’hui le secteur connaît une rupture lourde de conséquences.
Cette révélation est de Justin Murhula, président provincial du Conseil national des techniciens en pharmacie du Congo, dans une interview exclusive accordée à Radio Maendeleo.
Celui-ci fait savoir que cette situation touche les officines pharmaceutiques et les hôpitaux, qui manquent souvent d’intrants pour la prise en charge des malades.
Les médicaments essentiels concernés sont, entre autres, les antibiotiques, les antipaludéens, les antirétroviraux (ARV) pour les malades du VIH, ainsi que certaines spécialités pour les maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension.
Justin Murhula indique que cette rupture donne lieu à un marché parallèle qui, malheureusement, offre à la population des médicaments falsifiés ou contrefaits.
Il plaide pour le retour de la paix, mais en attendant, il signale que les opérateurs du secteur surmontent les défis susmentionnés en s’approvisionnant en médicaments soit au Rwanda, en Ouganda ou en Tanzanie, mais à un coût élevé.
Le président provincial du Conseil national des techniciens en pharmacie du Congo invite les autorités qui administrent le Sud-Kivu à encadrer le secteur pharmaceutique pour éviter à la province un problème de santé majeur qui risque d’entraîner des conséquences fâcheuses.
Il sied de rappeler que le CICR, dans un tout récent rapport, avait aussi alerté sur la rupture des médicaments dans plusieurs structures de santé tant au Sud-Kivu qu’au Nord-Kivu.
Par Expedit Kyalu