Le système sanitaire de la province du Sud-Kivu semble de plus en plus déficitaire de plusieurs éléments nécessaires dans la bonne administration des soins de qualité aux patients.
Il s’agit entre autres de l’insuffisance d’une literie suffisante pour les malades, l’absence des ambulances pour les interventions en cas d’urgences nécessitant des transferts, le faible approvisionnement des pharmacies en médicaments essentiels ainsi que le manque d’une politique pérenne de prise en charge de certaines épidémies et/ou pandémies.
Ces problèmes et autres relèvent d’un constat après des descentes effectuées par des reporters de Radio Maendeleo dans certaines structures en ville comme dans les territoires en appui aux alertes et dénonciations des organisations de la société civile.
Au sujet de l’insuffisance d’une literie par exemple, il ressort de cette observation que dans plusieurs structures, plus deux malades passent la nuit sur un seul lit dans des pièces de moins de 5m2 où l’on peut retrouver jusqu’à 4 lits.
Certains malades sont obligés même de passer la nuit à même le sol sur une natte par manque d’espace mais aussi d’utiliser leurs effets pour non seulement se couvrir pendant la nuit et même pour leurs soins personnels.
Dans une même pièce, il est possible de retrouver des services différents ou alors des malades qui nécessitent des soins intensifs, le traitement propre à la médecine interne, la chirurgie ou encore la maternité.
En cette période de gratuité générale des soins par exemple dans le territoire de Kalehe, il y aurait un relâchement dans le chef de certains prestataires entraînant ainsi la baisse de la qualité des soins offerts aux patients.
Ici encore, certaines prestations seraient conditionnées par le paiement préalable d’une somme d’argent pour assurer le fonctionnement soit des matériels destinés à la prise en charge à l’instar des couveuses pour ce qui est des nouveaux nés en besoin soit pour motiver le personnel.
En ce qui concerne les ambulances, il ressort du constat de Radio Maendeleo qu’aucun hôpital de l’intérieur de la province ne dispose d’une ambulance médicalisée. Il s’agit plutôt des véhicules land-cruiser, des bus de marque Hiace ou d’autres catégories de véhicules qui servent à ce travail.
Il faut néanmoins noter que ces véhicules, du moins dans le peu d’hôpitaux où ils sont affectés, sont affectés au service des patients moyennant de grosses sommes d’argent payés du reste avant tout mouvement.
Dans d’autres structures, ils ont carrément été affectés au transport personnel des responsables. Même en cas d’accidents mortels, ce sont parfois des particuliers et conducteurs des taxi-motos qui viennent au secours des accidentés.
Par manque de médicaments essentiels dans les pharmacies des hôpitaux, ce sont les patients qui doivent se débrouiller eux-mêmes quel que soit l’état dans lequel se trouvent le patient et le temps que peuvent prendre les procédures pour s’en procurer.
Pour ce qui est des épidémies, force est de constater que les structures sanitaires sont insuffisamment préparées à faire la riposte voire même pour les maladies endémiques telles que le choléra ou encore la rougeole.
Ceci remet en cause la politique des gouvernements qui se sont succédés depuis 2006 dans la province du Sud-Kivu et la capacité technique pour son service technique à savoir la Division Provinciale de Santé à trouver des solutions appropriées.
Il en ressort qu’à l’absence des partenaires techniques et financiers du gouvernement qui, du reste interviennent parfois par des programmes d’urgence, le système de santé ferait face à bien pire avec des conséquences sur la vie des populations.
Par Etienne Mulindwa