Le ministre provincial Luc Mulimbalimba a présenté sa démission des ses fonctions de ministre de l’intérieur, Sécurité, Décentralisation, Affaires coutumières et Affaires foncières dans la province du Sud-Kivu.
Dans se lettre de démission adressée au Gouverneur de Province, il indique que six mois depuis qu’il est à la tête de ce ministère, il n’a pas reçu les moyens conséquents pour lui permettre de mener à bien les fonctions lui dévolues notamment la sécurité.
Au cours d’un point de presse organisé tôt le matin de ce vendredi 08 juin,Luc Mulimbalimba indique que les frais secrets des recherches évalués à 100.000 dollars dans le budget 2018 pour sécuriser la province et qui devraient être gérées par son ministère ne lui ont jamais été affectés.
Il assure qu’il n’est pas d’accord de trouver que ces frais soient gérés uniquement par le Gouverneur de Province.
Dans sa lettre, Luc Mulimbalimba fustige également ce qu’on qualifierait d’usurpation de pouvoir par l’autorité provinciale qui ne lui laissait pas la possibilité d’agir dans plusieurs domaines d’intervention. « En qualité du Ministre Provincial de l’Intérieur Sécurité, Décentralisation, Affaires coutumières et Affaires foncières, je n’ai pas la prise de décision pour écrire une telle ou telle autre correspondance administrative (même une lettre de suspension contre un agent de Cadastre ou des Titres Immobiliers qui vient de vendre un lotissement frauduleusement ou une maison de l’Etat) car tout devait d’abord passer par le Gouverneur de Province. Chose qui a fragilisé l’administration du Ministère en ma charge », se plaint celui que l’on appelera désormais ministre honoraire de l’intérieur au Sud-Kivu.
Le député national Luc Mulimbalimba se plaint également du fait que ses fonctions en tant que ministre des affaires foncières ont toujours été l’objet d’interventionnisme d’où le non respect de ses décisions par les agents du cadastre et Titres immobiliers qui continuent à « vendre anarchiquement les terrains de l’Etat sans aucune crainte… ».
Au titre des réalisations, ce médecin de formation se félicite d’avoir restauré l’ordre dans certaines chefferies ou régnait encore le désordre.
« Le Ministre Provincial de l’Intérieur et Affaires Coutumières s’est abattu à restaurer de l’ordre dans certaines chefferies ou les garants du pouvoir coutumier le Mwami a été privé de ses droits coutumiers, la jouissance du pouvoir coutumier pendant deux ans (Cas de la chefferie des « Bafuliiru »). Je m’étais fort démené pour rétablir l’ordre dans la chefferie des Bafuliiru ; curieusement quelques politiciens mal intentionnés bousculaient ce Mwami Fuliiru, fils légitime du feu Mwami NDARE SIMBA II, qui est en possession de son arrêté ministériel », lit-on dans sa lettre de démission.
Contacté, le Gouverneur de Province Claude Nyamugabo dit n’avoir reçu aucune lettre de démission de la part du concerné. Selon l’autorité provinciale, c’est à travers les réseaux sociaux qu’il a appris que son ministre de l’intérieur venait de démissionner.
Claude Nyamugabo se réserve de prendre acte de cette démission car la lettre ne lui est pas encore parvenue.
Tout compte, c’est un premier remaniement du gouvernement provincial du Sud-Kivu qui serait en gestation à seulement six mois de son investiture, croient savoir certains observateurs.
Avec cette démission, le parti cher au ministre national du plan Bahati Lukwebo l’AFDC devrait réfléchir déjà sur un nouveau pion à présenter pour le représenter dans le gouvernement Nyamugabo 2, estiment les analistes.