Le procureur de la Cour Pénale Internationale Karim KHAN veut plus d’efficacité dans la lutte contre les crimes de guerre.
En visite en RDC, il a prôné, lors de son séjour lundi 30 Mai à Bukavu, une autre manière de travailler en concertation avec les autorités et la communauté internationale, pour lutter contre les crimes de guerre.
C’était lors de sa visite à l’hôpital de Panzi dirigé par le Prix Nobel de la Paix 2018, le docteur Denis Mukwege.
Devant les victimes des violences et rescapés des crimes venus de plusieurs coins du pays et d’autres venus particulièrement de presque tous les 8 territoires du Sud-Kivu, Karim KHAN, a déclaré : je cite, « Nous avons eu des cas… nous avons eu des condamnations » fin de citation.
Ce dernier remercie le Dr Denis Mukwege pour son action en faveur des femmes victimes des viols utilisés comme arme de guerre.
« Mais une évidence s’impose à nous: les viols n’ont pas cessé, les crimes n’ont pas cessé », a-t-il ajouté.
Le procureur de la CPI, qui a également prévu de se rendre en Ituri, achèvera son séjour en RDC à Kinshasa où il rencontrera les autorités. Il a fait savoir que la priorité c’est de trouver une nouvelle manière de travailler, pas la même que celle qui existe depuis 2004.
Selon lui, il faut « une action collective », « un partenariat plus fort » entre le gouvernement, les gouverneurs des provinces, la société civile, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Nations Unies afin de démontrer une volonté commune de mettre fin aux crimes.
Denis Mukwege a, à cette occasion, plaidé constamment pour la fin de l’impunité et pour une justice transitionnelle afin de stopper la spirale de violences dans laquelle est plongé l’est de la RDC depuis les années 1990.
Dans la cour de son hôpital, des représentants de victimes s’étaient réunis pour accueillir le procureur de la CPI, brandissant des calicots appelant à la justice pour réclamer un tribunal spécial pour le Congo ou des chambres spécialisées pour juger les crimes, y compris ceux commis avant la création de cette haute instance internationale.
Dans son périple, le procureur de la CPI était accompagné par le ministre national des droits humains Albert Fabrice Puela et celle de la justice et garde des sceaux Rose Mutombo.