Les exigences pour effectuer un déplacement de l’Est du pays vers la capitale Kinshasa se durcissent davantage.
Alors qu’auparavant, les passagers étaient autorisés à brandir leurs documents CEPGL ou le laissez-passer tenant lieu de passeport, aujourd’hui seul le passeport est exigé par les compagnies d’aviation.
Selon plusieurs passagers qui ont alerté votre radio, beaucoup des congolais venant de Goma et Bukavu sont bloqués depuis presque 3 jours à Addis Abeba en Ethiopie où ils se retrouvent en transit dans des vols pris à partir de Kigali au Rwanda.
A défaut du passeport, le laissez passer consulaire est la pièce que les compagnies acceptent pour effectuer le voyage de Kinshasa poursuivent nos sources. Ce document est disponible dans les ambassades de la RDC à Bujumbura au Burundi, à Kampala en Ouganda et à Nairobi au Kenya.
Ainsi, les habitants de Bukavu ne disposant pas de passeports sont obligés d’atteindre Bujumbura en empruntant un long itinéraire qui passe par Kigali au Rwanda et Kobero en Tanzanie dans l’espoir d’obtenir un laissez-passer consulaire.
A défaut de ce parcours, la plaine de la Ruzizi est l’autre chemin envisageable mais il reste périlleux au vu des risques sécuritaires qu’il réserve.
Là aussi, l’entrée au Burundi est conditionnée par l’achat d’un document CEPGL délivré par la DGM à Uvira, car celui délivré à Bukavu est invalide dans cette zone sous contrôle du gouvernement de Kinshasa.
De même, le Burundi ne considère pas la validité du CEPGL délivré à Bukavu par l’administration de l’AFC/M23.
Le même dilemme se présente pour les habitants de Goma qui sont obligés d’atteindre Beni puis Kisangani, où ils peuvent prendre un vol national en destination de Kinshasa soit avec la compagnie Mont Gabaon ou la Compagnie Africaine d’Aviation CAA.
Ces derniers peuvent aussi rejoindre Kampala en Ouganda pour y obtenir le laissez passer consulaire et prendre directement un vol pour Kinshasa avec Ouganda Airlines en toute sécurité.
Il faut pourtant noter qu’en temps normal, il était possible de voyager par un vol national de Bukavu à Kinshasa ou encore de Goma á Kinshasa respectivement à partir de l’aéroport national de Kavumu et de l’aéroport international de Goma avec des simples documents comme la carte d’électeur.
Avec la fermeture continue de ces aéroports malgré les négociations qui se poursuivent et les plaidoyers incessants sur l’ouverture des couloirs humanitaires et l’instauration des mesures de confiance entre les deux antagonistes, d’aucuns estiment que cette autre façon d’agir pour les autorités n’est pas de nature à décrisper la situation ou à faciliter les populations meurtries de l’Est de la RDC.
Par Expedit Kyalu