Des déplacés se comptent toujours par milliers dans plusieurs villages des groupements de Luhago et Ihembe dans la chefferie de Nindja en territoire de Kabare et d’autres dans les groupements de Burhale, Walungu et Mulamba dans le territoire de Walungu.
De nouvelles vagues des déplacés sont rapportées depuis plus de quatre jours maintenant précisément après que les affrontements se sont intensifiés entre les troupes de l’AFC/M23 et les Wazalendo dans la soirée de samedi 20, la journée de dimanche 21 et lundi 22 septembre 2025.
Des sources de la société civile locale indiquent que des villages entiers à l’instar de Maziba, Kaniola Centre, Nzibira, Rhana, Nyamarhege, Kankinda et tous leurs environs ainsi que d’autres dans le groupement de Mulamba se sont vidés de leurs habitants.
Seules les personnes de troisième âge et d’autres à mobilité réduites ou encore quelques courageux peuvent encore être visibles dans ces entités, indique une autorité locale contactée.
Dans la journée de mardi 23 septembre, des longues files d’hommes, femmes et enfants ont été aperçus sur le chemin transportant des effets au dos ou à la tête, trainant derrière eux de petits enfants et du bétail pour aller trouver des endroits plus ou moins sécurisés, poursuit notre source.
La psychose a été accentuée par des messages fusant de partout indiquant que les éléments Wazalendo allaient revenir pour des représailles et récupérer les endroits occupés par l’AFC/M23, ajoute un acteur de la société civile locale contacté.
Dans le groupement de Luhago, une entité de la chefferie de Nindja en territoire de Kabare située à plus ou moins 8Km de Nzibira, l’on rapporte également des mouvements importants des populations parmi lesquelles celles qui y avaient déjà trouvé refuge.
Un responsable d’une organisation locale indique qu’il est même difficile de procéder au dénombrement des déplacés tant les mouvements continuent. En plus de la chefferie de Nindja, d’autres déplacés prennent la direction du groupement de Burhale.
Pour l’instant, l’estimation faite dimanche dernier par une autorité locale est de plus de 100.000 déplacés qu’on peut retrouver dans différents villages comme IREGABARONYI, Mwegerera, Tchulwe, Kachuba et Kishadu.
Même dans des zones où la stabilité semble déjà au rendez-vous, des déplacés craignent toujours pour leur sécurité surtout le risque de nouveaux affrontements ou alors de tomber le piège de ceux qui peuvent les qualifier d’être proche de tel ou tel autre camp des belligérants.
Alors que l’espoir semblait déjà renaître avec l’arrivée de certains humanitaires qui commençaient déjà à identifier les déplacés, les retournés et leurs besoins, cela semble désormais mis en attente au regard du contexte qui prévaut dans la zone, déplorent des défenseurs des droits humains dans cette partie du Sud-Kivu.
Par Etienne Mulindwa