Par Etienne Mulindwa
Au moins 28 personnes essentiellement des femmes ont été victimes d’accusations sorcières en l’espace de seulement six mois dans le groupement d’Izege dans le territoire de Walungu.
Plusieurs de ces victimes ont été brulées dans leurs maisons, d’autres tabassées à mort jusque même à couper certaines parties de leurs corps et d’autres encore contraintes à l’exil après que leurs maisons aient été brûlées.
Ce rapport a été livré dimanche 22 avril dernier au cours d’une émission publique organisée sur place à Izege dans le territoire de Walungu par Radio Maendeleo en collaboration avec le Comité de Développement d’Izege.
Dans les échanges, les acteurs de la société civile, les leaders religieux, le conseil local de la jeunesse et les autorités locales ont démontré que ces derniers mois n’ont pas été roses pour plusieurs femmes qui ont été contraintes à vivre dans la clandestinité après avoir été ciblées ou alors subi des menaces.
La plupart de ces accusations seraient l’œuvre des faux prophètes qui entretiennent des chambres de prières, des personnes qui se présentent comme guérisseurs traditionnels, des rumeurs alimentées sur base parfois de jalousie mais aussi une faible implication des autorités à tous les niveaux, a expliqué Ezau Félix Ruhunemungu Ntahwakuderhwa, chef du secteur catholique d’Izege
D’autres participants ont déploré le fait que ces actes de justice populaire soient souvent réalisés par des jeunes qui se sont déjà drogué et pris des boissons fortement alcoolisées jusqu’à perdre tout sens d’humanité, d’où l’appel à la prise de conscience et à l’action de la part de l’autorité.
Prenant la parole, le président du Comité de Développement d’Izege Gaudens Maheshe a profité de l’occasion pour sensibiliser les habitants à abandonner de telles pratiques afin de ne pas décourager les potentiels investisseurs qui pourraient s’intéresser à cette partie du territoire de Walungu.
Gaudens Maheshe invite les jeunes à plus de responsabilité et rappelle que le développement ne peut être une réalité dans un contexte de conflit.
Présent à cette émission publique, le commandant du sous commissariat de la Police Nationale Congolais à Izege a plaidé pour un renfoncement en effectif et la dotation des matériels de mobilité afin de parvenir à couvrir tous les 22 villages que compte ce groupement.
Néanmoins, le sous commissaire adjoint HABAMUNGU MIRINDI BAHATI a prévenu que la Police ne croisera pas les doigts devant toute tentative de se rendre justice. Il rappelle que même la moindre accusation est punissable par la loi en plus de toute participation, petite qu’elle soit, à un acte qui provoque la mort d’une personne.
De son côté, le chef de groupement d’Izege Ghislain MUSHAGASHA IRENGE a promis de poursuivre la sensibilisation et de ne laisser la place à aucun groupe d’individus qui tenterait de se livrer à pareils actes d’où l’appel au soutien de toute la population de sa juridiction.