Des changements majeurs sont remarquables dans le secteur de la vente et de la consommation des produits brassicoles depuis mi-fevrier dernier dans la ville de Bukavu.
Suite à la fermeture de l’usine de la Bralima à Bukavu, les consommateurs se sont roués vers les bières en provenance de l’étranger obligeant les tenanciers des débits de boissons, hôtels, restaurants et dépositaires à s’adapter au contexte.
Dans la plupart des débits de boissons visités depuis la semaine dernière, il s’observe une concurrence rude entre les produits de la maison Amstel du Burundi et ceux de la maison SKOL du Rwanda.
Selon Gamaliel Mpuruta tenancier de Wesh Bar sur avenue Hippodrome et importateur des bières, les deux tendances dominent le marché pour diverses raisons.
Selon lui, les consommateurs ont confiance aux produits de la maison Amstel à savoir Amstel Beer et Royal auxquels ils sont habitués depuis plusieurs années et qui concurrençaient déjà les produits de la BRALIMA.
Seul souci avec les bières du Burundi, elles sont chères et parfois rares ce qui offre un boulevard à la maison SKOL du Rwanda qui dispose d’une gamme variée des produits disponibles à bas prix, ajoute notre source.
La cherté des bières en provenance du Burundi s’expliquerait par le parcours que les importateurs doivent emprunter considérant que le trajet passant par la plaine de la Ruzizi est périlleux ou quasi impraticable au regard de l’insécurité.
D’autres tenanciers indiquent qu’après la concurrence entre la maison SKOL du Rwanda et Amstel du Burundi, la seconde marche du podium est occupée par les bières importées de l’occident dont notamment Heineken et la Leffe.
Malgré cette flambée, certains consommateurs ont gardé fidélité à l’endroit des bières de la Bralima. Un consommateur contacté justifie cet attachement par le souci de renforcer l’économie locale au lieu d’offrir des capitaux aux investissements étrangers.
La difficulté avec les produits Bralima réside au niveau de leurs prix jugés supérieurs et leur rareté sur le marché.
Cependant, dans les milieux ruraux, malgré les difficultés d’approvisionnement, certains produits de la Bralima demeurent toujours concurrentiels sur le marché.
C’est le cas dans certains carrés miniers comme à Luhihi où les bières BRALIMA sont encore disponibles et concurrencent avec les bières de la Maison BRASIMBA de Butembo au Nord-Kivu qui y sont également visibles mais rares à Bukavu.
Dans tous les cas, les consommateurs font leur choix en fonction de leur intime conviction et des moyens à leur disposition, ont commenté les tenanciers des bistrots.
Par Expédit Kyalu