La vie quotidienne dans les villages du groupement de Mulamba, en territoire de Walungu, est plongée dans une crise humanitaire grandissante. Depuis quelques jours, l’insécurité persistante et les combats récurrents entre les groupes de l’AFC/M23 et des combattants Wazalendo ont paralysé les structures socio-économiques locales.
Sur place, les marchés sont quasiment à l’arrêt. Les petits commerçants qui animaient jadis les lieux ont disparu, laissant derrière eux des allées désertes. La rareté des produits de première nécessité se fait sentir : un morceau de savon vendu autrefois à 4 000 FC s’achète désormais à 8 000 FC, et encore, il reste difficile à trouver. Quant à un sac de 25 kg de farine de maïs, il est passé de 30 000 à plus de 70 000 voire 80 000 FC, tout en étant quasiment introuvable.
À cette flambée des prix s’ajoute l’arrêt total des activités agricoles. Depuis près de deux mois, aucun agriculteur n’a pu se rendre dans son champ, compromettant la préparation de la saison culturale A.
Conséquence directe : des centaines de familles fuient Mulamba pour chercher refuge dans des zones jugées plus sécurisées. Les églises sont fermées, les marchés désertés, et les habitants se retrouvent sans accès aux biens de base.
Dans les groupements voisins, comme à Kaniola, le calme reste précaire. Après les récents affrontements et les rumeurs d’attaques imminentes, Nzibira et Kaniola centre se sont à nouveau vidés de leurs habitants, confirme un chef local.
Face à cette situation dramatique, les habitants de Mulamba lancent un appel urgent aux autorités provinciales et nationales pour un rétablissement rapide de la paix et un retour à la vie normale.
Par Myriam Mufano