Malgré la publication depuis 2019 de l’arrêté portant assainissement des agglomérations rurales et urbaines dans la province du Sud-Kivu, un arrêté contenant une liste non exhaustive des sites répertoriés comme impropres à toutes constructions dans la ville de Bukavu, très peu d’efforts sont fournis pour décourager ces genres de pratiques.
Tel est le constat de Radio Maendeleo mercredi 13 décembre 2023 après des catastrophes à répétition sur ces différents sites qui pourtant devraient déjà être évacués.
En effet, que ce soit sur le flanc des cliniques universitaires Muhanzi, le site de l’ITFM, le site ISDR sur le flanc droit du tronçon allant de la Place de l’Indépendance vers Lycée Wima, le site Ikanga, flanc de la rivière Ruzizi en face de Cyangugu/Rwanda ou encore le flanc droit attenant la rivière Ruzizi vers Gyamba, des constructions se poursuivent.
Sur plusieurs de ces sites, l’on remarque des maisons superposées les unes sur les autres ou alors des maisons perchées sur des collines sur un sol argileux et parfois constituées des mottes de terre versées après le terrassement des parcelles ou construction des routes dans la ville.
Depuis la publication de l’arrêté précité, ces sites suscitent toujours la convoitise et des questions persistent sur qui des services étatiques octroient des documents de propriété ou des autorisations de construire pendant qu’il s’agit des mêmes services qui devraient le faire appliquer selon l’esprit de son signataire le Gouverneur de Province.
Entre temps, des victimes ne cessent d’être comptées par dizaines et cela chaque année. Dans la nuit de dimanche à lundi 12 décembre 2023, 15 personnes ont perdu la vie suite aux éboulements sur certains de ces sites.
Il y a trois ans alors qu’on venait d’enregistrer encore plus de 10 morts au même endroit, a expliqué le chef de quartier Ndendere Albert Migabo Nyagaza, les habitants avaient été prévenus du danger imminent mais à contrario, ce sont des constructions qui se sont poursuivis.
En avril 2022, 9 personnes étaient mortes ensevelies après un éboulement qui s’était produit sur le flanc de l’ITFM Bukavu au quartier Nyakaliba dans la commune de Kadutu. Alors que le gouvernement avait annoncé un programme de délocalisation, celui-ci restera un leurre du moins pour plus de 80% de personnes concernées.
Sur le lieu, ce sont encore de nouvelles constructions qui peuvent y être visibles. Il en est de même de la colline communément appelée Kabwa Kasire au-dessus de l’ancienne coopérative ou encore le flanc des cliniques universitaires de Bukavu Muhanzi.
D’aucuns estiment qu’il est plus que temps de penser à des solutions plus durables que de rester à intervenir en payant des cercueils, des frais funéraires ou encore en appuyant les familles lorsque le drame est déjà survenu.