Mettre à contribution les universités et les chercheurs dans le partage des réflexions sur le lien entre les violences sexuelles et le Droit International Humanitaire. C’est l’un des objectifs d’une conférence organisée mardi 12 novembre 2019 par le comité International de la Croix Rouge CICR.
Il a été dit dans cette conférence que le Droit International Humanitaire protège les victimes des viols et violences sexuelles en temps de guerre mais il revient aux pays d’assurer le respect des normes y relatives à travers ses instruments coercitifs.
Dans son exposé, le professeur Pierrot Chambu a expliqué que les forces de maintien de la paix sont tenues au respect du DIH notamment les normes qui sanctionnent les viols et violences sexuelles.
Néanmoins, les juridictions internes ne peuvent pas sanctionner les casques bleus auteurs de violations du DIH en matière des violences sexuelles car ces derniers sont couverts d’immunité de juridiction, poursuit-il.
Ceux-ci sont justiciables dans les juridictions de leurs pays d’origine précise le professeur Pierrot Chambu.
La conseillère juridique régionale du CICR Claudine Mushobekwa pense qu’une telle activité en milieu académique permet aux étudiants et chercheurs à assurer le respect strict du DIH en toute circonstance.
« nous savons que les décideurs de demain sont les étudiants d’aujourd’hui. Nous avons pensé qu’il serait bien de les informer sur le Droit International Humanitaire maintenant plutôt que quand le problème va se poser. Nous avons beaucoup d’attentes. On sait que parmi ces étudiants il y aura des avocats, des magistrats et des législateurs. Il est important qu’ils sachent déjà que les violences sexuelles et les viols sont des crimes qui doivent être punis par les juridictions pénales nationales d’abord et en complément par la Cour Pénale Internationale ou d’autres juridictions internationales qui arriveraient à être créées en marge d’une question de violation de droit international humanitaire qui se poserait », explique-t-elle.
Cette conférence a réuni les étudiants des universités organisant la faculté de Droit ainsi que les enseignants et chercheurs en Droit International Humanitaire. Elle s’est tenue au Centre d’Excellence de l’Université Catholique de Bukavu UCB.