Le Comité de Gestion et les Etudiants de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu ISP Bukavu sont à couteau tiré depuis plusieurs mois déjà au sujet du paiement des frais académiques au taux de 920Fc ou de 1650Fc pour un dollar américain.
Alors que les étudiants évoquent une circulaire du ministre national de l’Enseignement Supérieur et Universitaire fixant le paiement des frais académiques au taux de 920Fc, le comité de gestion veut plutôt le contraire ou alors d’y ajouter des frais supplémentaires pour combler le déficit d’un tel paiement.
Au regard de cette confusion, le risque d’une année blanche au sein de cette institution ne fait que s’agrandir. En effet, c’est depuis près de deux mois que les étudiants de cette institution n’ont pas foulé les pieds dans les auditoires pour étudier.
Dans une conférence, vendredi 18 Avril 2019, le comité de gestion de l’institut supérieur pédagogique ISP Bukavu avait appelé les étudiants qui veulent reprendre les activités académiques à appliquer les résolutions formulées par le conseil de l’institut pour sortir de la crise.
Ces résolutions sont entre autres, le paiement des frais complémentaires d’appui pour sauver cette année académique.
D’après le Directeur Général de l’ISP, le professeur Patrick Mzee Somora, le conseil de l’institut accepte que les frais académiques restent inchangés et seront payés au taux de 920Fc pour un dollar.
Il ajoute que tous les étudiants doivent alors payer les frais complémentaires d’appui afin de permettre à cette institution universitaire de fonctionner normalement et ainsi couvrir le déficit que subirait l’institution après paiement au taux de 920Fc.
« ces frais complémentaires d’appui c’est 125 dollars par étudiant en 1er et en 2ème graduat et c’est l’équivalent au taux réel du marché ; 150 dollars par étudiant en G3 parce qu’ici il y a aussi les frais de diplôme ; en L1, c’est 135 par étudiant et en L2 c’est 150 dollars par étudiant plus les frais de diplôme. Si on fait le total de tout ce qu’on vient de dire ici plus ce qu’ils ont payé en francs congolais, ça reste inférieur à ce qui était initialement prévu de telle manière que pour un étudiant qui aurait payé l’équivalent en dollars au taux réel du marché tous ces frais seraient remboursés de 18,5 à 87,9 dollars », explique-t-il.
Le Professeur Patrick Mzee Somora fait savoir que seul l’étudiant qui aura préalablement renouvelé son engagement sur le respect du règlement et des échéances de payements des frais académiques et des frais complémentaires aura accès aux cours et à l’Internat.
Le comité de gestion de l’ISP appelle tous les étudiants et les parents à la bonne foi pour qu’ils comprennent la nécessité de sauver cette année académique, d’éviter la manipulation et de privilégier la voie du dialogue.
Malgré cet appel, quelques étudiants sont encore descendus dans la rue dans la matinée de lundi 22 Avril 2019. Sur la route qui mène vers la Paroisse Catholique Mater Dei et celle qui mène vers Essence Major-Vangu, des pneus ont été brûlés et la circulation a été momentanément perturbée avant de reprendre dans l’après-midi.
Les étudiants qui étaient venus finaliser certaines formalités administratives auprès de leurs facultés ont été obligés de rebrousser chemin.
Alors que les cours devraient reprendre normalement, selon les horaires affichés aux valves, nous apprenons que les portes sont toujours fermées.
Selon le porte-parole des étudiants de l’ISP Bukavu, une nouvelle réunion est prévue ce mardi 23 avril 2019 avec différentes autorités, parmi lesquelles le Gouverneur ad-intérim, pour tenter de trouver une voie de sortie.
Entre temps, les voix ne cessent de se lever pour appeler les étudiants à mettre un peu d’eau dans leur vin et de payer les frais conformément aux conditions exigées par le Comité de Gestion de leur institution.
Ils justifient cela par le fait que dans d’autres institutions le problème du taux de 920Fc et de 1600Fc ne se posent plus dans d’autres institutions universitaires car les étudiants ont accepté de payer soit en dollars américains soit en francs congolais mais au taux réel du marché.