Le secteur d’assainissement et de gestion des déchets est secteur technique qui nécessite un travail de synergie et une implication des acteurs sociaux avec l’accompagnement des autorités et non l’improvisation et l’amateurisme.
Ainsi, le gouvernement provincial est appelé à barrer la route à toutes les pratiques de certains acteurs politiques qui voudraient politiser le secteur.
Message de la synergie des organisations d’assainissement SOA en sigle dans une déclaration rendue publique devant la presse ce mercredi 10 octobre 2024 au Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu.
Ces structures gestionnaires des déchets dans la ville de Bukavu rappellent la réunion tenue le mardi 1er octobre 2024 dans la salle de réunion de l’hôtel New Riviera et qui avait porté sur la sensibilisation des parties prenantes sur la problématique de la gestion des déchets dans la ville sous la présidence du Ministre Provincial en charge
de l’Environnement et Porte-Parole du Gouvernement Provincial.
Depuis ce jour-là, lit-on dans cette déclaration, ces structures dissent disposer des informations qui fusent de partout sur les risques de la politisation de la
gestion des déchets et pourtant une question technique
Au regard du risque de politisation et de remise en cause du travail réalisé par les 23 organisations membres de la SOA dans la gestion des déchets à Bukavu, ces structures se posent une série de questions sur les responsabilités des uns et des autres.
« Selon les statistiques fiables issues des études menées par des chercheurs indépendants en collaboration avec la Mairie de Bukavu et les structures intervenant dans le secteur, les habitants de la ville de Bukavu produisent journalièrement 898 tonnes des déchets. De cette quantité plus ou moins 135
tonnes soit 15% sont évacués par les 28 structures gestionnaires des déchets dont 23 membres du réseau SOA-RDC. Les 763 tonnes des déchets non évacués polluant à grande échelle la ville et surtout le lac Kivu proviennent en grande quantité de la seule commune mère de Kadutu ! Qui est finalement responsable de cette insalubrité qui est un véritable désastre sur le plan environnemental ? La réponse est connue de tous. Ces derniers temps les gestionnaires des déchets et les vrais patriotes ne font que
s’interroger : Comment comprendre tout l’acharnement et l’injustice que l’on veut faire subir aux gestionnaires des déchets comme s’ils étaient à la base ou responsables de la pollution de l‘environnement urbain et lacustre ? Comment comprendre que le pénible et périlleux travail de collecte des déchets réalisé du jour au lendemain dans les quartiers Nyalukemba et Ndendere par les 300 jeunes collecteurs des structures prestataires des services ayant signé des contrats de partenariat avec la Mairie de Bukavu soit minimisé, méconnu et
presque saboté par certains compatriotes dont la plupart sont des acteurs politiques ? …» s’interroge la SOA dans cette déclaration.
La Synergie des Organisations d’Assainissement propose une série des recommandations notamment l’établissement en urgence d’un plan provincial quinquennal de gestion des déchets en tenant compte des propositions des services œuvrant dans ce secteur.
Ce plan doit être appuyé par un fond provincial d’appui à la gestion des déchets au Sud-Kivu, propose la SOA dans cette déclaration dont extrait a été lu par son président Janvier Mizo Kabare.
La SOA propose également à l’Etat d’instaurer un système efficace des sanctions exemplaires à l’encontre des inciviques environnementaux et la pénalisation de la pratique consistant à jeter de manière désordonnée les déchets dans les rues, caniveaux, rivières et Lac.
Au courant de cette semaine, la SOA compte organiser un salongo pédagogique en vue de conscientiser les habitants de Bukavu sur la gestion des déchets.
Par Etienne Mulindwa