L’instruction donnée aux compagnies aériennes par les autorités de Kinshasa de ne pas laisser embarquer à bord de leurs avions les personnes disposant de documents migratoires émis dans les provinces sous contrôle de l’AFC/M23 constitue une grave violation de la liberté de circulation reconnue à tout Congolais sur l’ensemble du territoire national.
Il s’agit d’une mesure qui ne fait qu’enfoncer davantage la population et restreindre ses mouvements, alors que des accords censés redonner l’espoir d’un retour à la normale ont déjà été signés, et que d’autres sont en cours de négociation.
Cette réaction est celle de Mick Mutiki, coordonnateur du Cadre de concertation de la société civile au Sud-Kivu, qui estime que cette restriction est de nature à favoriser la balkanisation du pays.
Il regrette qu’au moment où des mesures de confiance sont attendues de part et d’autre, Kinshasa choisisse de maintenir des restrictions susceptibles d’alimenter les sentiments de belligérance.
Mick Mutiki rappelle que la population, souvent démunie, dépend du petit commerce, exercé avec des moyens de fortune, à travers des mouvements dans les pays de la région. D’autres citoyens se déplacent pour recevoir des soins ou pour d’autres raisons valables.
Priver les populations du Sud-Kivu et du Nord-Kivu de leur droit à ces déplacements, au seul motif que leurs documents auraient été émis par des autorités non reconnues par Kinshasa, relève de la mauvaise foi, d’où l’appel à reconsidérer cette mesure.
Par Étienne Mulindwa