À l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée cette année sous le thème « Les progrès réalisés au cours des dernières décennies et l’urgence d’intensifier l’action pour atteindre les objectifs mondiaux », les défenseurs des droits humains en province tirent la sonnette d’alarme.
Parmi eux, Barthélémy Mwambusa, acteur engagé pour les droits des enfants au Sud-Kivu, interpelle le gouvernement congolais sur la nécessité d’assurer une meilleure protection des enfants, conformément aux traités internationaux ratifiés par la RDC et aux lois nationales en vigueur.
« Dans notre province, de nombreux enfants sont exploités dans des conditions inacceptables. On les retrouve dans les carrés miniers, les restaurants, les commerces… et parfois même victimes d’abus sexuels », dénonce Barthélémy Mwambusa.
Il rappelle que la législation congolaise protège clairement les enfants contre ce genre d’exploitation. Notamment l’article 50 qui stipule :
« Aucun enfant ne peut être employé avant l’âge de 16 ans révolus. Avant cet âge, il ne peut ni être engagé, ni maintenu en service, même comme apprenti. »
Toute dérogation doit impérativement être autorisée par un juge pour enfant, après avis d’un expert psycho-médical et d’un inspecteur du travail. Des conditions rarement réunies dans la réalité du terrain, regrette le défenseur.
Barthélémy Mwambusa appelle l’État congolais à renforcer les mécanismes de protection de l’enfance, et la société à jouer pleinement son rôle éducatif, plutôt que de profiter de la vulnérabilité des enfants pour les exploiter.
« Garantir un avenir radieux aux enfants, c’est investir dans une société stable, équitable et durable », conclut-il.
Par Hélène BUJIRIRI