Après la prise de Kamanyola par les éléments de l’AFC-M23, l’entrée Nord de la ville d’Uvira en passant par la plaine de Ruzizi, tous les déplacements entre Bukavu et Uvira, et vice versa sont bloqués fragilisant ainsi les échanges commerciaux.
Alors que la majorité de cette population dépend essentiellement de ces échanges, cette situation de blocus met en péril de nombreux ménages d’Uvira indique Moussa Ali Rutamu, activiste du mouvement citoyen Machozi ya Raiya.
Selon lui, certains commerçants dont la clientèle provient majoritairement de Bukavu, ont du mal à écouler leurs marchandises. D’autres manquent des stocks en raison de l’impossibilité de s’approvisionner à Bukavu ou à Goma.
À cette problématique s’ajoute l’instabilité du taux de change à Uvira et dans la plaine. Alors qu’avant l’avancée du M23/AFC vers Bukavu, 1 $ se changeait à 2.800 ou 2.850 FC, aujourd’hui le taux atteint 3.300 FC voir 3200fc pour obtenir un dollar, tandis que le franc congolais ne vaut plus que 2.600, 2.700 ou 2.500 FC, explique Moussa Al Rutamu.
Cette crise est également aggravée par les opérateurs télécoms qui prélèvent désormais 10 % sur chaque retrait Airtel Money, Orange Money ou M-Pesa. Sur le marché, explique notre source, les grands commerçants refusent désormais les francs congolais, préférant le dollar.
Moussa Ali Rutamu appelle au sens de responsabilité des acteurs impliqués leur demandant d’agir vite pour trouver une solution afin de redonner la vie à Uvira et à sa population estimée à 3 millions 500 mille âmes.
Par Etienne Mulindwa