Dans le centre commercial de Walungu ainsi que dans les entités environnantes, la rentrée scolaire 2025-2026 se prépare avec timidité.
Alors qu’en temps normal, à l’approche de la rentrée scolaire, les magasins, les boutiques et même les rues étaient pleins de fournitures scolaires, actuellement c’est tout le contraire que l’on peut observer sur le marché.
Peu de vendeurs s’approvisionnent en fournitures scolaires, tandis que les parents se disent coincés par le manque de moyens nécessaires.
Dans cette partie où la situation sécuritaire reste précaire avec des affrontements récurrents dans les groupements voisins, beaucoup de parents semblent se comporter comme s’il n’y avait pas de rentrée scolaire cette année, indiquent des sources sur place.
Certains fonctionnaires de l’État, bancarisés et dont le salaire est resté bloqué à la banque depuis le mois de février dernier, éprouvent de sérieuses difficultés pour s’en sortir.
Alors qu’habituellement les ateliers de couture sont très sollicités pour les uniformes quelques jours avant la rentrée scolaire, ces jours-ci les tailleurs sont en larmes, indiquant que les commandes des parents se font toujours attendre, a témoigné l’un d’entre eux contacté.
La situation demeure plus compliquée pour les parents des groupements de Kaniola et Mulamba, deux entités théâtre des affrontements entre les troupes de l’AFC/M23 et les combattants Wazalendo.
Des milliers d’habitants de ces deux groupements sont toujours en déplacement en raison des affrontements. En clair, il est pour l’instant difficile de penser à une rentrée scolaire.
Et comme si cela ne suffisait pas, indiquent des témoins, dans le groupement de Mulamba, environ dix écoles sont toujours sous occupation des forces combattantes. Cette occupation ne reste pas sans impact sur le mobilier et l’environnement de ces écoles.
Un responsable scolaire dans cette partie de la chefferie de Ngweshe renseigne que l’Institut Kabale, les écoles primaires Rhana et Cilambagiro, l’Institut Mulamba et l’Institut Kisungi font partie des écoles occupées par ces forces.
De plus, à neuf jours de cette rentrée, aucune réunion préparatoire n’a été tenue, renseigne une source proche des autorités scolaires à Walungu.
Les enseignants, pour leur part, attendent de pied ferme. Ils ont obtenu une augmentation de 50 000 francs sur leur salaire le mois passé, mais les maisons de retrait d’argent ont soustrait de leur somme un montant variant entre 20 000 et 30 000 francs, réduisant presque à néant les efforts du gouvernement, ont indiqué certains d’entre eux.
Par Étienne Mulindwa