Des nouveaux députés convoqués pour participer à la toute première plénière de cette troisième législature dans la province du Sud-Kivu n’ont pas pu accéder à la Cour intérieure de l’assemblée provinciale le lundi 5 février 2024.
Arrivés par dizaines, certains avec leurs membres de familles et d’autres avec même des tambours, ces députés ont rencontré le siège de l’assemblée provinciale toujours occupée par les agents qui sont en grève depuis près d’une semaine maintenant.
Ces agents qui réclament 20 mois d’arriérés que leur doit le gouvernement provincial et 13 mois du gouvernement central ont bloqué toutes les issues avant de brûler des pneus et des morceaux d’arbres à l’entrée principale.
La salle des plénière quant à elle est transformée, une partie en chambre à coucher pour les grévistes qui ont décidé d’y passer la nuit depuis le samedi 3 février et l’autre en cuisine pour préparer de quoi se nourrir.
Dans la journée de lundi 5 février 2024, un dispositif important de la Police a été déployé aux alentours du siège de l’assemblée provinciale mais les éléments ont rebroussé chemin visiblement rappelés par leur hiérarchie.
Des députés qui avaient déjà mobilisé leurs membres de familles sont restés dehors en train d’observer avant de retourner chacun d’où il est venu. Aussi, le directeur de l’administration de l’assemblée provinciale qui devrait présider la séance d’ouverture a été interdit d’entrer.
C’est seulement tard dans l’après-midi qu’il va rendre public un communiqué pour annoncer le report de la plénière d’installation du Bureau provisoire de cet organe. Parmi les raisons évoquées, Charles Mudahama Buhendwa cite l’inaccessibilité à l’hémicycle, l’absence de la logistique et la non transmission des dossiers physiques des députés provinciaux par la CENI.
Même dans l’hypothèse où la grève serait levée, la plénière de ce jour n’aurait pas lieu car le travail de préparation qui devrait se faire en amont ne l’a pas été, a expliqué le président de la délégation syndicale de l’assemblée provinciale Gustave Bujiriri Sheriya.
Il parle entre autres de l’identification de nouveaux députés, la préparation des valises parlementaires et des séances de briefing qui devraient être organisées par le bureau d’études mais le gouvernement n’a toujours débloqué les moyens pour cela.
Entre temps, la nouvelle date pour le démarrage de la session dans la province du Sud-Kivu reste la grande inconnue.
Par Etienne Mulindwa