15 para-juristes et membres des cliniques juridiques d’Asbl Centre d’Espoir pour les Droits Humains CEDH en sigle viennent de bénéficier d’un renforcement des capacités sur les rôles qu’ils sont appelés à jouer dans la communauté.
Pendant toute une journée, ces para-juristes parmi lesquels 5 femmes ont été outillés notamment sur les techniques de documentation et dénonciation des violations des droits des peuples autochtones pygmées et le soutient qu’ils doivent apporter aux personnes confrontées à des difficultés d’accès aux services légaux.
Dans un contexte particulier d’insécurité généralisée et où la justice ne fonctionne pas suite notamment à l’occupation d’une bonne partie de la province par la rébellion de l’AFC/M23, cette formation s’avère indispensable pour ces para-juristes qui doivent fournir des efforts pour apporter une certaine stabilité dans la communauté.
Une occasion également de doter les participants et participantes des connaissances nécessaires sur comment documenter les cas de violations des droits humains en général et plus particulièrement les droits des peuples autochtones pygmées ainsi que les techniques d’analyse des informations récoltées sur le terrain.
Également lanceurs d’alertes, ces para-juristes ont reçu les compétences pouvant leur permettre de jouer un rôle essentiel dans une société où les fausses informations circulent avec des conséquences possibles sur la cohésion sociale et le vivre ensemble.
L’un des facilitateurs du jour en la personne de Thaddée Byayuwa a insisté sur les principes directeurs de la documentation des cas des violations des droits humains et droits des peuples autochtones pygmées, une base essentielle pour produire des rapports cohérents.
Alphonse Mwendelwa, l’autre intervenant du jour a quant à lui insisté sur les techniques de documentation des cas de violation des droits humains avant de s’appesantir sur la qualité des rapports sur les violations des droits humains que doivent produire les para-juristes membres des cliniques de CEDH.
A travers cette activité, le Centre d’Espoir pour les Droits Humains CEDH voudrait voir ces para-juristes améliorer leur travail particulièrement en cette période des turbulences sécuritaires dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ceci passe par la documentation des cas des violations des droits humains avec un accent sur les droits des peuples autochtones, le traitement et l’utilisation des informations récoltées à des fins utiles, la production des rapports sur la situation des droits humains produit dans le délai et que les personnes confrontées à des difficultés d’accès au service légal reçoivent un soutien de leur part, a expliqué Me Gentil Akilimali, Secrétaire Exécutif du CEDH.
Facilitateur de ces assises, Me Prospère demande aux participants de capitaliser les acquis de cette formation pour produire du bon travail sur le terrain et de rester prudents pendant la documentation.
<< ... nous espérons que les rapports qui nous seront produits désormais ne seront pas comme ceux d’avant cette formation. En plus, ils doivent savoir que le terrain de la documentation est très glissant, c’est pourquoi ils doivent être très prudents. Lorsqu’on a mal documenté, on peut s’exposer ou exposer les victimes. De même lorsqu’on a mal documenté, on peut s’exposer ou exposer les victimes. De même le rapport peut être mal composé, ce qui va faire en sorte que la dénonciation soit aussi mal composée, d’où l’appel à plus de professionnalisme », a indiqué Me Prospère.

Pour les participants, cette activité tombe à point nommé. Remerciant le Centre d’Espoir pour les Droits Humains et ses partenaires Minority Rights Group International et Irish Aid, ils rassurent que les connaissances acquises vont leur permettre d’améliorer leur rendement au profit des bénéficiaires sur le terrain.
«… comme Défenseur des Droits Humains, membre des cliniques juridiques, j’encourage l’organisation CEDH pour nous avoir capacités en ce qui concerne la documentation des cas des violations des droits humains mais plus particulièrement la question des droits des peuples autochtones pygmées… >> a déclaré Delphin Birimbi, coordonnateur du cadre de concertation de la société civile dans le territoire de Kalehe qui a pris part à cette formation.
Et d’ajouter: » … après la formation, nous avons un bagage suffisant pour mieux documenter les cas des violations des droits humains avec une attention sur les peuples autochtones pygmées car nous connaissons les principes directeurs et la différence entre une infraction et une violation des droits de l’homme. Nous promettons de fournir un travail de qualité conformément aux acquis de cette formation… « .
Les participants sont venus des cliniques juridiques du CEDH notamment celle Bitale à Bunyakiri et de Kalonge dans le territoire de Kalehe ainsi que de Kabamba/Katana dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.
Signalons que cette activité a été organisée à Bukavu par le Centre d’Espoir pour les Droits Humains CEDH en sigle en partenariat avec Minority Rights Group International dans le cadre du projet < Action collective et réseautage des minorités et des peuples autochtones >> exécuté avec le financement de Irish Aid.
Par Etienne Mulindwa