Le chef rebelle Chance Mihonya Konokono, auteur de plusieurs violations des droits humains dans plusieurs villages du groupement d’Irhambi-Katana et certains villages entourant le Parc National de Kahuzi-Biega en territoire de Kalehe, a été condamné à la peine à perpétuité.
L’Arrêt a été rendu mardi 21 septembre 2021 à l’issu d’une audience foraine tenue pendant plus de dix jours dans la Cour du bureau administratif du groupement d’Irhambi-Katana en territoire de Kabare.
Dans son Arrêt, la Cour Militaire du Sud-Kivu reconnaît ce chef milicien coupable des infractions de crimes contre l’humanité par meurtre, par privation de liberté, par viol et crime contre l’humanité par autres actes inhumains.
Chance Mihonya Konokono, est également reconnu coupable de crime de guerre pour avoir enrôlé dans son groupe armé et les avoir utilisés dans les hostilités contre les FARDC mais aussi de violation et destruction des aires protégées.
En plus de la condamnation à perpétuité, cet ancien capitaine des FARDC qui a déserté l’armée en juillet 2019 avant de s’autoproclamer colonel et formé son propre groupe armé, est condamné à payer des dommages et intérêts aux victimes.
Ces dommages et intérêt seront payés conjointement avec l’Etat congolais qui est reconnu civilement responsable dans cette affaire.
Poursuivi dans la même affaire pour avoir fourni un soutien au rebelle Chance et son groupe armé notamment en leur fournissant des armes et munitions, le Major Mazambi Bozi Benjamin a été acquitté par la Cour Militaire du Sud-Kivu pour insuffisance des preuves.
En réaction, les avocats des victimes saluent cette décision de la Cour Militaire alors les avocats de la défense promettent de faire appel conformément à la Loi. Du côté de la société civile locale à Kabare, les acteurs plaident pour que des poursuites soient engagées à l’endroit d’autres personnes citées par les prévenus tout au long de ce procès.
Le Président de la Société civile de Kabare Emmanuel Bengehya rappelle que certains éléments du groupe armé jadis commandé par Chance Mihonya sont connus et leurs complices, d’où l’importance ne pas s’arrêter à cette seule condamnation mais d’initier de nouvelles enquêtes et condamner d’autres meneurs.
Par Étienne Mulindwa