Plus de 100 mille déplacés internes ont été recensés depuis le début de l’année 2021 dans la province du Sud-Kivu. Ces déplacés proviennent des zones à forte turbulence comme les territoires de Fizi, Kalehe, Shabunda, Uvira et Walungu et concentrés dans des centres jugés plus paisibles.
Ces chiffres sont ceux enregistrés et vérifiés par la Commission Nationale pour les Réfugiés CNR en sigle depuis l’exacerbation des violences intercommunautaires et des affrontements entre groupes armés et forces loyalistes dans les zones citées ci-haut.
Selon les chiffres détenus par la Commission Nationale pour les Réfugiés CNR, la zone de Fizi a enregistré plus de 246 mille déplacés de 2019 à Avril 2021, plus de 14 600 30 000 pour le territoire de Kabare, plus de 164 000 à Kalehe et plus de 128 000 pour le territoire de Mwenga.
Le territoire d’Uvira quant à lui a enregistré plus de 100 000 déplacés de 2019 à Avril 2021 alors que le territoire de Walungu en a comptabilisé 2 953. Selon le chef d’antenne la CNR/Bukavu Jerry Mawazo, il s’agit des chiffres vérifiés et actualisés par son service sur base des chiffres d’alerte reçus de différents lanceurs d’alerte.
Il s’agit des déplacés ayant fui des affrontements entre les milices se réclamant proches de certaines tribus et les forces armées de la République dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga ainsi que dans les hauts plateaux de Kalehe.
Tous ces déplacés, à en croire notre source, sont concentrés certains dans des camps des déplacés, d’autres dans des familles d’accueil et d’autres encore dans des habitations de fortune.
Craignant pour leur vie, ces déplacés ne peuvent pas rentrer dans leurs villages d’origine car, expliquent des sources concordantes, nombreux d’entre eux ont vu leurs maisons incendiées et tous leurs biens emportés par des assaillants.
Plusieurs observateurs estiment que l’Etat devrait tout mettre en œuvre afin d’imposer la paix dans les zones instables suite aux conflits intercommunautaires et autres conflits causés par des groupes armés internes et étrangers. Ceci, estiment-ils, pourrait permettre le retour des déplacés et ainsi leur permettre de reprendre leur vie normale.
Dans le même sens, d’autres estiment qu’une identification de tous ces déplacés devrait être réalisée afin de connaître réellement qui est déplacé, ses véritables origines, les raisons de son déplacement et les raisons de sa présence dans l’entité concernée.
Par Etienne Mulindwa