Le nombre d’enfants ne cesse de croître dans les rues de Bukavu. Ces enfants sont visibles pour la plupart dans les marchés publics, devant les salles de fête, les magasins ou encore supermarchés et le long des artères principales particulièrement sur l’avenue Patrice Emery Lumumba entre Labote et Nyawera.
Il ressort du constat général dressé par Radio Maendeleo que ces enfants sont d’une violence sans précédent au point d’être l’une des principales causes du banditisme urbain à Bukavu.
Plusieurs de ces enfants se sont constitués même en petites familles de la rue où les plus forts ou les plus avisés s’imposent sur les autres, deviennent leurs protecteurs exerçant une sorte de pouvoir parental sur eux.
De ces enfants de la rue, l’on retrouve des petites filles qui sont arrivées à avoir des enfants au terme des relations peu recommandables avec leurs supposés maris également vivant dans la rue.
Cette pratique continue de prendre des allures inquiétantes et tendent à s’ériger en mode de vie dans certaines parties de Bukavu sous l’œil des services tels que la division des affaires sociales et celle en charge du genre, famille et enfant.
Si la mairie de Bukavu a tenté une opération avec le soutien de la Police, les résultats ne seront que de courte durée car, apprend-on des sources sûres, aucune politique n’a suivi pour accompagner les centres où ces enfants ont été transférés.
Il faut pourtant noter qu’une annonce de construction d’un centre spécial avait été faite il y a plusieurs années mais la concrétisation reste un leurre. Pour plusieurs analystes, la province semble naviguer à vue, sans boussole ni planification claire en matière de protection de l’enfance et l’encadrement de la jeunesse.
Collette Salima, coordonnatrice de l’organisation Congo Hope Initiative qui œuvre dans ce secteur, voudrait voir le nouveau Gouverneur faire de cette question une priorité. Elle rappelle que la place de l’enfant n’est pas dans la rue.
La coordonnatrice de l’organisation Congo Hope Initiative rappelle par ailleurs qu’il est anormal de gérer les conséquences de cette présence des enfants dans la rue mais il est nécessaire de réfléchir en amont en créant des conditions favorables pour que le nombre d’enfants qui empruntent la voie de la rue diminue sensiblement.
Par Etienne Mulindwa