Quatre civils et un policier ont été tués lundi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, en marge d’une manifestation contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila qui a plongé le pays dans la crise depuis plusieurs mois. Les corps de quatre civils gisant dans leur sang dans le quartier Majengo, dans le norde Goma, capitale du Nord-Kivu, ont été vus par un correspondant de l’AFP, ainsi que celui « d’un policier lapidé » dans le quartier voisin Mabanga.
« Le meurtre par balles et le lynchage par les manifestants [d’un] agent de police » et le « décès par balles perdues d’un civil » sont « à déplorer », a déclaré à la télévision publique le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police. Deux autres policiers ont été « grièvement blessés par jets de pierres », lors des « affrontements entre les manifestants et la police », a-t-il ajouté.
La police a accusé, sans les nommer, « certains opérateurs politiques » d’instrumentaliser la jeunesse, en les poussant à « donner la mort à autrui ».
La manifestation avait été organisée par le collectif d’actions de la société civile (Casc), qui comprend le mouvement Lutte pour le changement (Lucha). « La résistance contre le régime sanguinaire et prédateur de Kabila a bel et bien commencé », écrit ce mouvement de jeunes indignés sur son compte twitter.
Dans la capitale Kinshasa, mégalopole de quelque 10 millions d’habitants, l’appel à manifester n’a ni été relayé, ni suivi.
A Kisangani, grande ville du nord-est, la police a pourchassé les quelques manifestants qui tentaient de brûler des pneus sur les grandes artères, selon le correspondant de l’AFP, ce que n’a pas confirmé la police.
Les écoles étaient fermées alors que les autres activités tournaient au ralenti à Mbandaka (nord-ouest).
– « Transition sans Kabila! »-
A Lubumbashi, deuxième ville du pays (sud-est), la police a dispersé à coup de gaz lacrymogène et de matraque une quarantaine de jeunes qui tentaient de manifester, selon un journaliste de l’AFP.