Et dans une correspondance adressée au Directeur Général de la Direction Générale de Migration à Kinshasa, le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu recommande que cette mesure soit revue pour l’intérêt des populations meurtries.
Dans cette correspondance, la présidente de cette structure citoyenne Me Néné Bintu fait observer qu’actuellement, il est impossible pour les congolais de quitter Bukavu vers Uvira pour se procurer des documents auprès des services jugés légitimes.
Ceci au regard des contraintes sécuritaires sachant que la plaine est surmilitarisée, que seules les femmes sont autorisées à passer mais aussi du fait que ceux qui tentent de passer sont qualifiés de traitres selon leur provenance et doivent dépenser entre 250.000 et 500.000fc sur différentes barrières tenues par les hommes en armes.
Le bureau de coordination fait observer également que même au Burundi, les congolais venant du Sud-Kivu ne sont plus les bienvenus lorsqu’ils disposent des documents émis par l’administration actuelle à Bukavu, pourtant nombreux de ces congolais se font soigner régulièrement au Pays de Evariste Ndaishimiye, les autres y font leurs études.
Les banques étant toujours fermées à Bukavu et à Goma, la seule voie qui était restée pour avoir accès aux fonds logés dans des banques ou aux salaires des agents de l’Etat payés par Banque était restée de se rendre à Kinshasa et ainsi régler certaines questions via le net banking.
Tout en manifestant son soutien à la souveraineté de l’Etat, raison principale évoquée pour justifier cette mesure, la société civile du Sud-Kivu craint qu’elle ne puisse apporter de l’eau au moulin de ceux qui nourrissent le projet de balkanisation ou ceux qui ont des ambitions expansionnistes.
Pour la société civile du Sud-Kivu, la direction générale de migration doit revoir cette mesure car elle allégera les souffrances des populations en proie à la guerre afin de permettre la circulation des personnes et de leurs biens.
Et d’ajouter, la population ne peut pas doublement subir l’agression et en encore être isolée de sa capitale Kinshasa, d’où l’appel à l’éveil des élus et autres mandataires qui, estime Me Néné Bintu, semblent fermer les yeux sur la souffrance des populations mais préfèrent les ouvrir pour ne voir que le partage des postes à Kinshasa.
Par Étienne Mulindwa