Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des droits humains au Sud-Kivu demande au Gouverneur de Province de signer de manière imminente un Arrêté portant fonctionnement du Comité Provincial de suivi de la gestion des prisons au Sud-Kivu.
Ce comité sera chargé de faire le suivi de la manière dont les fonds alloués aux prisons sont gérés mais aussi se rassurer sur respect des droits humains dans les maisons carcérales de la province du Sud-Kivu afin de limiter les cas de décès en milieu carcéral.
Dans un communiqué de presse rendu public, au total 11 organisations de la société civile se disent inquiètes de la situation que traversent les détenus surtout après le décès mardi 27 Mai d’un détenu à la prison centrale de Kabare.
Dans ce document, les signataires exigent la transparence dans la gestion des fonds alloués aux prisons mais aussi la publication de la procédure de passation des marchés des fournisseurs des prisons du Sud-Kivu.
Ces organisations exigent également l’ouverture des enquêtes judiciaires contre les responsables de la chaîne d’approvisionnement des prisons au Sud-Kivu notamment la division provinciale de la justice et les directeurs des prisons.
Les directeurs des prisons rejettent la responsabilité au gouvernement
Et dans un entretien téléphonique avec Radio Maendeleo, les Directeurs des prisons centrales de Bukavu et Kabare soulignent que les signataires de ce document ne sont pas au courant de ce qui se passe et devraient tirer la vraie information à la source.
Pour le Directeur de la prison central de Bukavu José Ntumba, depuis le début de l’année 2020 le gouvernement central n’a jamais envoyé la subvention due aux prisons et que les seules interventions ponctuelles du gouvernement provincial ne suffisent pas.
De son côté, le Directeur de la prison centrale de Kabare Ferdinand Biringanine pense qu’il s’agit plutôt d’un acharnement pur et simple à l’endroit des gestionnaires des prisons et de la division de la justice.
Il précise que lorsque les subventions du gouvernement central sont virées dans les comptes des prisons, les achats se font conformément aux règles requises et la provision couvre une période importante pour bien nourrir les detenus.
En rapport avec les interventions du gouvernement provincial, Ferdinand Biringanine dénonce le fait que des achats sont faits sans la participation des directeurs des prisons.
Alors que les autorités viennent et leur disent qu’il s’agit d’une provision qui peut couvrir un mois, le Directeur de la prison de Kabare indique que cette provision couvre moins d’une semaine.
Il ajoute que les directeurs des prisons sont parfois menacés de mort de la part des détenus pourtant eux-mêmes n’ont pas de solution en tant service déconcentré. Ferdinand Biringanine pense qu’il est temps de prendre au sérieux et d’accorder le bénéfice de l’urgence à la situation des maisons carcérales au Sud-Kivu.
Etienne Mulindwa