Le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu dénonce ce qu’elle qualifie d’exploitation illégale et pillage de l’or par les sociétés à capitaux chinois dans les sites à Karhembu dans le groupement de Tubimbi en territoire de Walungu et Butongo, groupement de Lwindi dans le territoire de Mwenga.
Dans une déclaration rendue publique lundi 6 novembre 2023, les organisations signataires disent avoir effectué une mission sur place en date du 11 Aout 2023 et le constat fait état de graves violations des textes légaux qui réglementent le secteur minier en RDC.
C’est notamment l’exploitation minière par des sociétés qui disposent pourtant des permis de recherche, l’utilisation des éléments armés dans les sites miniers, l’application de l’artisanat minier pourtant réservé exclusivement aux nationaux, la destruction des écosystèmes et l’absence des cahiers de charge avec la population locale.
Le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu regrette également le fait que dans pareilles circonstances, l’or produit dans ces sites n’est pas tracé car aucun service de l’Etat n’a accès à Karhembu et Butongo.
« les sociétés GOLDEN MINING INTERNATIONAL SARL et GOLDEN OXEN MINING SARL s’adonnent à l’exploitation minière sans transformer au préalable le Permis de Recherche 14942 de YELLOW WATER RESOURCES SARL en Permis d’Exploitation. Ne pas respecter les étapes c’est une flagrante violation des dispositions du Code Minier. Et puis, pour sécuriser leur pillage, ces sociétés se font escorter par les éléments de la Police des Mines et parfois par des personnes armées non autrement identifiées malheureusement même toute la zone est désormais surmilitarisée », peut lire dans cette déclaration.
Le Groupe de Travail Thématiques Mines et Hydrocarbure note également le faible niveau de traçabilité des matières extraites dans ce site et l’absence de tout contrôle de l’Etat.
« nous regrettons le fait qu’aucun agent de l’administration des mines, de ses services techniques moins encore ceux du SAEMAPE n’est présent sur ces sites, ce qui fait que les statistiques et la destination de l’or produit restent inconnus. Et puis, ces sociétés ne payent aucune taxe, impôt, droit et redevance au trésor public », déplore notre source.
Ainsi, les organisations signataires, au total 20, recommandent au ministre national des mines de suspendre immédiatement et sans conditions les activités de pillage de l’or dans cette partie, diligenter une mission multipartite sur terrain pour monitorer et évaluer les dégâts causés mais aussi interdire la présence des militaires et l’utilisation de la police des Mines.
Le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu regrette également les contradictions du ministre provincial des mines qui avait suspendu les activités de ces sociétés mais qui va les autoriser quelques jours après sans que les raisons de la suspension n’aient été améliorées.
Par Etienne Mulindwa