La multiplicité des taxes, la superposition et la multiplicité des services et agents taxateurs et les tracasseries sont les grands problèmes qui freinent le développement des petits commerçants et des jeunes qui veulent émerger dans le groupement d’Irhambi-Katana et villages voisins en territoire de Kabare.
Ces problèmes et bien d’autres ont été formulés au cours d’une émission publique organisée au Centre Commercial de Katana par Radio Maendeleo le Dimanche 14 Octobre 2024.
Dans leurs interventions, les habitants ont plutôt parlé d’un terrorisme fiscal exercé par différents services et agents de la chefferie de Kabare et ceux affectés par la province.
En effet, ont-ils expliqué, ces agents et services arrivent chaque jour avec de nouvelles taxes qu’ils imposent aux vendeurs et vendeuses sans tenir compte de leur niveau, qu’ils soient débutant, petit ou grand commerçant voire un simple détenteur d’un restaurant ou d’une boutique avec de petits intrants.
Pire encore, ont déploré les habitants, des opérations de scellage sont faites pendant la nuit. Ces scellages des maisons sont parfois suivis par des invitations du parquer ou de la police, une façon d’imposer la terreur aux concernés pour qu’ils arrivent à libérer l’argent exigé par lesdits services.
Séance tenante, des femmes ont témoigné d’un calvaire qu’elles rencontrent dans leurs efforts de réaliser quelques initiatives pour la survie de leurs ménages. Certains taxateurs invitent même les assujettis dans des maisons de vente des boissons pour y payer leurs taxes, déplorent les habitants de Katana.
Actuellement, plusieurs jeunes qui veulent entreprendre se voient bloqués et finissent par se livrer à la consommation des boissons fortement alcoolisées, comme l’affirme Jeanne Peru MAUWA qui plaide pour l’intervention des autorités.
De leur côté, les acteurs de la société civile de la place ont déploré le fait que malgré cette multiplicité des taxes, aucune contrepartie n’est visible pourtant le groupement d’Irhambi contribue à un pourcentage très important au budget de la chefferie de Kabare.
Il rappelle que depuis 2021, des projets ont toujours été proposés dans le budget participatif pour le compte de cette entité mais aucun d’eux n’a été réalisé à ce jour. Emery Murhula, président de la société civile de la place pense que les autorités doivent agir.
Prenant part à ce débat, le chef du centre commercial d’IRHAMBI KATANA Rutega Basinyize Floribert reconnait le fait.
Il promet de convoquer, dans les tous prochains jours, au cours de laquelle toutes les parties seront invitées pour débattre de la question et trouver une solution.
» nous avons le devoir d’accompagner les habitants plus particulièrement les petits commerçants et toute autre catégorie d’opérateur dans notre entité. La situation est vraiment compliquée et nous devons tout faire pour que cela cesse. Nous sommes du côté de la population et nous devons tout faire pour protéger leurs intérêts et c’est ainsi que nous allons organiser des réunions sectorielles afin de mettre fin à cette situation », explique-t-il.
D’autres participants ont rappelé la nécessité de porter une attention particulière sur cette question car Irhambi-Katana a accueilli plusieurs ménages venus des villages où l’insécurité avait battu record et qui vivent actuellement du petit commerce.
Leur imposer une panoplie des taxes est une injustice d’où la nécessité de déclarer cette entité comme sinistrée pour un nombre d’année et obtenir, à ce titre, une réduction voire la suppression de certaines taxes.
Des acteurs présents ont pris l’engagement de faire un suivi minutieux, de rencontrer les autorités de la chefferie, la fédération des entreprises du Congo et la société civile afin de tirer au clair toutes ces questions.
Signalons que cette émission publique a été organisée dans le cadre du projet « Médias Professionnels et inclusifs pour la promotion de la redevabilité sociale, la démocratie et la cohésion sociale » avec l’appui de la Coopération Suisse.
Par Etienne Mulindwa