La Cour militaire du Sud-Kivu rend son arrêt dans l’affaire Abbas Kayonga et 32 de ses coaccusés Lundi 19 mars prochain soit presque deux mois après le début des audiences.
L’annonce a été faite à l’audience de ce Mercredi 14 mars 2018 par le président de la composition qui siège dans cette affaire et président de la Cour miliaire du Nord-Kivu le lieutenant colonel N’SA OBAL.
Au cours de l’audience de ce jour, les avocats d’Abbas Kayonga ont plaidé sur les préventions restantes entre autres l’assassinat et la tentative d’assassinat, l’incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi, la rébellion et la participation criminelle.
En ce qui concerne l’assassinat, la défense soutient que l’opération d’arrestation de l’ancien coordonnateur de la cellule antifraude n’était pas bien coordonnée. Cela a fait que les militaires tirent dans tous les sens jusqu’à s’entretuer et par conséquent c’est à eux qu’il faut imputer l’infraction d’assassinat.
Cette dernière n’étant pas établie, les avocats d’Abbas Kayonga affirment que la tentative d’assassinat ne peut raisonnablement l’être.
Pour la rébellion et l’incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi, la défense estime que ces infractions sont plutôt imputables à l’auditeur supérieur qui a réquisitionné l’armée pour aller les commettre.
Dans leur dispositif, ces avocats demandent à la Cour d’acquitter tous les prévenus de toutes les préventions retenues contre eux, de déclarer irrégulières les actions des parties civiles et de mettre les frais d’instance à charge de l’Etat congolais.
Dans ses répliques, le ministère public a reconduit son réquisitoire. Il estime que toutes ces infractions sont établies et devraient être retenues sur base des preuves et procès verbaux qui gisent au dossier.
Même chose pour les parties civiles qui ont reconduit les conclusions contenues dans leurs plaidoiries en demandant à la Cour de condamner les prévenus au paiement des dommages et intérêts pour lesquels elles ont postulé et aux peines proposées par le ministère public dans son réquisitoire.
Après les interventions des uns et des autres, la Cour a invité chacun des prévenus pour un dernier mot. Tous ont clamé leur innocence et se sont ralliés aux plaidoiries de leurs avocats.
C’est alors que la Cour Militaire a clôturé les débats et pris l’affaire en délibéré pour se prononcer à l’audience publique de lundi 19 mars prochain dans la salle Bodega de l’Hôtel Résidence en commune d’Ibanda.