En l’espace de cinq jours, au moins cinq évasions ont été enregistrées en République Démocratique du Congo faisant un bilan jusqu’à présent non établi officiellement de plusieurs prisonniers qui se sont volatilisé dans la nature. Au Sud-Kivu, plus les évasions sont très fréquentes, la société
Il s’agit du cas de la prison centrale de Makala à Kinshasa la plus sécurisée de la République ou une attaque attribuée à des adeptes de MBUNDU Dia Kongo, d’après le gouvernement, a occasionné l’évasion de plus de quatre mille détenus. Au Congo Central dans la prison de Kasa Ngulu, soixante-huit détenus sur un total de septante quatre que comptait cette maison carcérale se sont évadés.
Au Sud-Kivu, trois détenus préventifs se sont évadés du cachot du parquet de grande instance de Kavumo pendant que l’instruction de leurs dossiers était en cours. De même au cachot de la police situé à la commune de Kadutu, des évasions des personnes soupçonnées à la base de l’insécurité dans plusieurs quartiers de cette commune et à Bukavu sont récurrentes. Cette situation suscite des réactions au sein de l’opinion au Sud-Kivu. Plusieurs analystes estiment que le système de sécurité dans toutes ces maisons carcérales cause énormément problème.
Surpopulation ou défaillance sécuritaire ?
Les policiers et militaires commis à la garde de ces maisons carcérales travailleraient dans de mauvaises conditions et sans salaire. Cette position est d’ailleurs celle du ministre de la justice Alexis TAMBWE MWAMBA qui a reconnu ce qu’il qualifie de « défaillance des services de sécurité », lorsqu’il répondait à une question orale d’un député à l’Assemblée nationale.
D’autres par contre estiment que la surpopulation dans les prisons et le non-respect des droits humains seraient à la base de cette situation.
Selon eux, les conditions carcérales sont de plus en plus difficiles jusqu’à transformer les prisons en des endroits où l’on est exposé à une mort imminente au lieu d’être des centres qui assurent une probable réintégration dans la communauté. Il faut par ailleurs noter que plusieurs détenus sont incarcérés sans avoir été entendu, les autres y restent de manière préventive sans que le délai de détention ne soit respecté. A ce qui précède, il y a lieu d’ajouter le délabrement très avancé des infrastructures carcérales. A ce jour, ces prisons sont vétustes, elles ne sont réhabilitées que très rarement lorsqu’il y a des aides des partenaires étrangers; une situation qui fait que des évasions deviennent récurrentes.
Plusieurs observateurs estiment que dans ce contexte, c’est la sécurité des habitants qui est menacée et partant la sécurité de toute la nation.